Vin et confinement
On n’en parle pas beaucoup, mais c’est une évidence. Nous allons beaucoup boire pendant cette période de confinement, quoi de plus normal ? Il faudra veiller cependant à le faire de la manière la plus “intelligente” possible, il serait dommage de se précipiter sur la première bouteille venue !
Faire un état des lieux
On a toujours plus d’alcool chez soi que l’on imagine. C’est le moment d’ouvrir les placards, le réfrigérateur et congélateur (vodka ?), et explorer votre garage et votre cave pour voir ce qui s’y cache. Vous aller rapidement constater que:
- Vous avez beaucoup de bouteilles d’alcool ouvertes d’un autre âge (je ne parle pas ici de whisky ou de rhum délibérément âgés), principalement ramenées de vos différents lieux de vacances. Avez-vous remarqué que ces alcools sont généralement imbuvables dès qu’ils sont sortis de leur contexte ? Bien sûr vous n’osez pas les jeter, alors ça prend la poussière. Soyez courageux. C’est le moment de finir la bouteille de Génépi aux proprietés antiseptiques, la liqueur de myrrhe corse, l’alcool de kumquat orange fluo… C’est au-dessus de vos forces ? Alors gardez-les pour le mois prochain lorsque vous serez peut-être moins difficile ou jetez-les, tout simplement.
- Vous retrouvez des bouteilles de vin mal stockées (généralement à l’intérieur de l’habitation ou dans un garage qui subit de grosses variations de température). Préparez-vous au pire. Inutile de les ranger ailleurs, il est généralement trop tard. Ce sont ces bouteilles qu’il va falloir ouvrir en priorité. Donnez-leur toutes leurs chances en les amenant doucement à température de service avant de les ouvrir. On croise les doigts... Vous ne sentez rien ? Essayez de carafer et attendez. Le vin a une couleur et/ou des notes oxydatives* ? Là malheureusement le carafage ne pourra rien faire. Il se peut aussi que le vin ait bien supporté ces conditions donc ne vous découragez pas, vous allez peut-être avoir de bonnes surprises.
- Vous découvrez dans votre cave des bouteilles que vous avez complètement oubliées. Profitez de ce moment de grâce extraordinaire qu’est la découverte d’un trésor caché. Pour certains flacons malheureusement il est trop tard. Mais une majorité d’autres auront tiré parti de ces bonnes conditions de vieillissement et votre patience (ou votre mauvaise mémoire) aura porté ses fruits. Dans mon prochain article j’expliquerai les effets du vieillissement sur le vin et je proposerai un classement de vins par ordre de débouchage pour vous faciliter la tâche.
*Notes oxydatives / arômes d’oxydation : L’oxydation est un phénomène très complexe de réaction chimique provoquée par le contact (délibéré ou non) du vin avec l’oxygène. Autrefois toujours considérés comme des défauts rédhibitoires, les notes oxydatives sont de plus en plus acceptées, voire recherchées dans nombre de vins nature. A l’instar du fameux Vin Jaune du Jura, des notes de noix, noisette, amande, pâte d’amande et de pomme blette se retrouvent de plus en plus fréquemment dans les vins nature blancs. Les arômes oxydatifs apportent de la complexité aromatique mais ne doivent jamais masquer le fruit. Certains vignerons sont reconnus pour élaborer d’excellents vins de ce type, tels Alexandre Bain en Pouilly-Fumé et Anselme Selosse en Champagne.
Bonjour à tous je vais effectivement regarder ce qui traîne au sous sol.
Les conditions de stockage sont propices aux belles surprises, mais le choix des bouteilles gardées à sans doute été fait en dépit du bon sens.
A la prochaine belle surprise je te posterai ça
A plus